Corot et Barbizon


Une anecdote concernant Le frère du nouveau président de la République est contée par M. Ziem, l’excellent peintre, à un de nos confrère.

Le frère de M. Casimir-Perier état en relations suivies avec Corot. Il vint, un jour de 1875, le trouver À Barbizon, an moment où le grand artiste mettait la dernière main à sa Biblis (des Nymphes dans les bois, au Soleil Couchant). Enthousiasmé de cette œuvre, où Ia poésie du sujet le disputait à la science du peintre, il voulut s’en rendre acquéreur :

« Je vous cède ma toile, dit l’artiste, à une condition, c’est que vous payez le boucher où le boulanger de mon ami de mon ami Millet.

C’est convenu ! reprit M. Perier, un peu étonné de cette bizarre condition.
Bien vite on alla réclamer, à Chailly, les notes des deux fournisseurs : L’une se montait à Vingt-deux mille francs et l’autre à vingt-quatre. Le crédit durait depuis douze ans.

Perier paya sans sourciller. Son Corot lui revenait à quarante-six mille francs ! Aujourd’hui il vaudrait le triple 4 mais, du vivant de l’auteur, il ne valait pas quinze cents francs.

Almanach en date du samedi 21 Décembre.


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